



Pliage, papier lin et coton fait-main, méthyl de cellulose

Découpe vinyle adhésive (180 x 180 cm)



Le projet a été conçu et réalisé en une semaine suite à plusieurs semaines de recherches (cf. photographies) dans des datacentres de la région de Montréal. Monique Savoie, la directrice de la SAT a accepté d'emblée le projet d'intervenir dans leur salle des serveurs pour y faire une installation avant mon retour en France.
Le trou noir m'a semblé un bon point de départ parce qu'on ne peut pas en observer au même titre que les datacentres (plongés dans le secret pour des raisons de sécurité informatique). En astrophysique, un trou noir est un corps extrêmement dense dont le champ gravitationnel forme une courbure de l'espace-temps si intense qu'elle empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s’en échapper (cf. Wikipedia). Un centre de données quant à lui optimise en permanence sa capacité de stockage en repoussant continuellement les limites de la densité de l'information. J'y vois là un parallèle avec les trous noirs qui seraient l'horizon funeste de toute information ou l'envers. L'un sauvegarde tout, l'autre anéantit tout.
Dans un premier temps, j'ai cherché à représenter la courbure de l'espace-temps d'un trou noir à partir d'une feuille de papier pliée. Il s'agit d'une forme d'entonnoir dont on voit fréquemment le schéma dans les livres d'astrophysique comme celui de Jean-Pierre Luminet qui m'accompagnait alors (Le Destin de l'Univers I et II, Fayard, 2006). Entre temps, j'ai trouvé très intéressant que les urinoirs de la SAT soient placés de l'autre coté de la salle des serveurs. Ça pourrait vouloir dire plusieurs choses. Un datacentre est un espace non valorisé voire dénigré au même titre que les toilettes. Qu'un espace d'art comme la SAT spécialisé dans les technologies cache sa salle de serveurs est d'autant plus surprenant (de l'ordre du refoulé). D'autre part, le stockage des flux d'information de la salle d'un coté du mur semble répondre au processus d'élimination des flux corporels de l'autre coté du mur. En art, l'urinoir renvoie inévitablement au ready-made de Duchamp (Fontaine, 1917) et le nihilisme du mouvement Dada. Mon pliage d'un trou noir ressemblait étrangement à un urinoir et il m'a fallu le placer à la bonne hauteur pour en provoquer la lecture. À droite de celui-ci, j'ai reproduit à la taille du mur le déplié de cet objet, évoquant un schéma de la toile d'Internet (Web).
Le trou noir m'a semblé un bon point de départ parce qu'on ne peut pas en observer au même titre que les datacentres (plongés dans le secret pour des raisons de sécurité informatique). En astrophysique, un trou noir est un corps extrêmement dense dont le champ gravitationnel forme une courbure de l'espace-temps si intense qu'elle empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s’en échapper (cf. Wikipedia). Un centre de données quant à lui optimise en permanence sa capacité de stockage en repoussant continuellement les limites de la densité de l'information. J'y vois là un parallèle avec les trous noirs qui seraient l'horizon funeste de toute information ou l'envers. L'un sauvegarde tout, l'autre anéantit tout.
Dans un premier temps, j'ai cherché à représenter la courbure de l'espace-temps d'un trou noir à partir d'une feuille de papier pliée. Il s'agit d'une forme d'entonnoir dont on voit fréquemment le schéma dans les livres d'astrophysique comme celui de Jean-Pierre Luminet qui m'accompagnait alors (Le Destin de l'Univers I et II, Fayard, 2006). Entre temps, j'ai trouvé très intéressant que les urinoirs de la SAT soient placés de l'autre coté de la salle des serveurs. Ça pourrait vouloir dire plusieurs choses. Un datacentre est un espace non valorisé voire dénigré au même titre que les toilettes. Qu'un espace d'art comme la SAT spécialisé dans les technologies cache sa salle de serveurs est d'autant plus surprenant (de l'ordre du refoulé). D'autre part, le stockage des flux d'information de la salle d'un coté du mur semble répondre au processus d'élimination des flux corporels de l'autre coté du mur. En art, l'urinoir renvoie inévitablement au ready-made de Duchamp (Fontaine, 1917) et le nihilisme du mouvement Dada. Mon pliage d'un trou noir ressemblait étrangement à un urinoir et il m'a fallu le placer à la bonne hauteur pour en provoquer la lecture. À droite de celui-ci, j'ai reproduit à la taille du mur le déplié de cet objet, évoquant un schéma de la toile d'Internet (Web).
Production : Société des Arts Technologiques (SAT) et laboratoire de recherche sur les oeuvres hypermédiatiques (NT2) de l'UQAM dans le cadre de la résidence Géographies Variables.
Remerciements : Louis Cuccia et la Papeterie St-Armand, Monique Savoie, Michaël Richard, Myriam Lambert et Daniel Veniot.